Vous envisagez le rachat d’une entreprise en redressement judiciaire, mais vous ne savez pas par où commencer ?
Cette opération peut sembler risquée, surtout lorsqu'on ignore les règles du jeu imposées par la justice commerciale.
Dans cet article, vous découvrirez les étapes clés pour réussir ce type de reprise, les pièges à éviter, et l'accompagnement indispensable d’un avocat pour sécuriser votre investissement.

Comprendre ce qu’est le rachat d’une entreprise en redressement judiciaire
Le rachat d’une entreprise en redressement judiciaire repose sur un principe simple mais encadré : il s’agit de reprendre l’activité d’une société en difficulté, à travers un plan de cession validé par le tribunal de commerce.
Ce mécanisme vise à préserver les emplois et à donner une seconde vie à une activité économiquement viable, mais financièrement asphyxiée.
Contrairement à une liquidation judiciaire où l'entreprise est dissoute, le redressement permet encore de sauver tout ou partie de l’activité.
Et c’est précisément là qu’intervient l’opportunité de reprise : le repreneur peut acquérir les actifs (fonds de commerce, matériel, clientèle…) sans reprendre les dettes du passé.
Définition juridique et principe du plan de cession
Le plan de cession est prévu aux articles L.642-1 à L.642-10 du Code de commerce.
Il permet au tribunal de céder, partiellement ou totalement, l’activité de l’entreprise à un tiers (le repreneur), dans l’intérêt des salariés, des créanciers et de la continuité économique.
Ce plan peut porter sur :
les actifs corporels (locaux, machines…),
les actifs incorporels (fonds de commerce, marques, contrats),
les contrats en cours (transférables ou non),
les salariés affectés à l’activité reprise.
🧠 À noter : Le repreneur n’est pas tenu aux dettes antérieures. Cela constitue un des atouts majeurs de cette opération.
Différences entre redressement judiciaire et liquidation
Il est essentiel de bien distinguer redressement judiciaire pour une entreprise et liquidation judiciaire :
Redressement judiciaire | Liquidation judiciaire |
Vise à sauver l’entreprise | Vise à l’éteindre |
Possibilité de plan de cession | Cession souvent morcelée ou incomplète |
Maintien de l’activité pendant la procédure | Cessation immédiate de l’activité |
Reprise possible par un tiers | Reprise plus complexe, souvent partielle |
💡 Le saviez-vous ? Une reprise dans le cadre d’un redressement permet de négocier avec les organes judiciaires un projet structuré, là où la liquidation impose un achat plus “sec”.
Pourquoi racheter une entreprise en redressement judiciaire peut être une opportunité stratégique
Le rachat d’une entreprise en difficulté peut sembler contre-intuitif.
Pourtant, pour un repreneur averti, c’est souvent une chance unique de faire une bonne opération économique et humaine.
L’un des premiers avantages est le prix d’acquisition, souvent bien inférieur à la valeur réelle des actifs repris.
En effet, le tribunal privilégie les offres capables de préserver l’activité et les emplois, même si le prix proposé est en dessous du marché. Autre bénéfice majeur : la reprise s’effectue hors passif.
Cela signifie que les dettes fiscales, sociales ou bancaires de l’ancienne société ne vous suivent pas.
En parallèle, cette opération peut représenter un levier de croissance externe puissant.
Pour une entreprise du même secteur, c’est l’occasion d’agrandir sa zone géographique, son portefeuille client ou son outil de production à moindre coût.
Pour un entrepreneur indépendant, c’est un moyen d’entrer dans un marché en s’appuyant sur une structure existante.
💬 À lire aussi : Une entreprise en redressement judiciaire peut-elle continuer son activité ? Les modalités de poursuite d’activité dépendent souvent du plan de cession retenu.
Mais au-delà des chiffres, il y a aussi un enjeu humain.
En reprenant une entreprise en difficulté, vous sauvez des emplois, redonnez un cap à une équipe en place, et contribuez à maintenir un tissu économique local.

Les conditions et critères à remplir pour devenir repreneur
Le rachat d’une entreprise en redressement judiciaire n’est pas une vente classique.
Tout candidat repreneur doit répondre à des exigences précises définies par le Code de commerce et contrôlées par le tribunal de commerce.
Avant toute chose, le tribunal vérifie le sérieux du projet. Il ne suffit pas de proposer un prix attractif.
Il faut démontrer que vous êtes capable de faire repartir l’entreprise.
Cela passe par un plan solide, un financement sécurisé, et une vision claire de l’activité à relancer.
💡 Conseil pratique : Comment savoir si une entreprise est en redressement judiciaire ? Une veille active vous permettra de repérer des opportunités de reprise.
Autre point important : tout le monde ne peut pas racheter. Le dirigeant en place, son conjoint, ses proches ou ses alliés ne peuvent déposer une offre, sauf exception autorisée par le tribunal, notamment dans le cadre d’un prepack cession.
Pour être crédible, un candidat doit aussi prouver sa capacité financière. Le financement peut venir de fonds propres, d’un partenaire bancaire ou d’investisseurs extérieurs.
Le processus pas à pas : comment se déroule un rachat en redressement judiciaire
Tout commence par l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire lorsque l’entreprise n’est plus en mesure de régler ses dettes mais qu’un sauvetage est possible.
Une fois la procédure ouverte, l’appel à candidatures est publié.
📌 Ressource utile : Qui paie les dettes en cas de redressement judiciaire ? Ce point est crucial pour comprendre les enjeux financiers d’une reprise.
Vient ensuite l’étape cruciale : le dépôt d’une offre de reprise. Le dossier doit être complet, chiffré et convaincant.
L’administrateur judiciaire analyse alors toutes les offres reçues avant que le tribunal ne rende sa décision.
Comment préparer une offre de reprise solide
Dans un rachat d’entreprise en redressement judiciaire, tout se joue sur la qualité de l’offre.
Pour éviter les pièges, mieux vaut se faire accompagner par un avocat spécialisé.
🧠 À retenir : Prêt bancaire et redressement judiciaire — pensez à anticiper le financement avec votre banque avant le dépôt du dossier.
L’accompagnement essentiel par un avocat spécialisé
Un avocat spécialisé en procédures collectives apporte une double valeur : il sécurise l’opération sur le plan légal, et il renforce la crédibilité de votre offre.
Il peut aussi vous assister dans la négociation avec les organes de la procédure, et dans la présentation orale devant le tribunal.
Les risques à anticiper dans un rachat d’entreprise en redressement judiciaire
Premier risque majeur : le passif caché.
Viennent ensuite les contrats caducs ou intransférables.
Le volet social est aussi crucial :
📌 Bon à savoir : Conséquences du redressement judiciaire pour les salariés — un aspect souvent sous-estimé par les repreneurs.
Enfin, la réputation de l’entreprise reprise doit être relancée par un plan de communication.

Conclusion
Le rachat d’une entreprise en difficulté peut représenter une opportunité stratégique forte : croissance externe, prix avantageux, sauvegarde d’emplois.
Mais ce type d’opération demande rigueur, préparation et accompagnement.
Vous connaissez désormais les étapes clés, les conditions à remplir, les pièges à éviter et l’importance d’être bien entouré.
Que vous soyez investisseur, entrepreneur ou professionnel du secteur, vous ne devez jamais sous-estimer la complexité d’un rachat d’une entreprise en redressement judiciaire.
Il s’agit d’un acte à fort enjeu, où chaque détail compte.