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Redressement judiciaire : étapes, délais, conseils concrets

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Qu’est-ce que le redressement judiciaire ?


Le redressement judiciaire est une procédure judiciaire ouverte par le tribunal lorsqu'une entreprise est en état de cessation de paiements, mais qu’un redressement est encore possible.


Cela signifie que l’entreprise ne peut plus régler ses dettes avec ses ressources disponibles, mais que son activité peut être sauvée avec un plan adapté.



Définition simple et rôle du tribunal


Le redressement vise à permettre la poursuite de l’activité, le maintien des emplois et l’apurement du passif (les dettes).


Le tribunal, après vérification de l’état de cessation de paiements, prononce l’ouverture de la procédure et nomme plusieurs intervenants :


  • Un juge-commissaire, qui supervise les opérations


  • Un mandataire judiciaire, représentant les créanciers


  • Un administrateur judiciaire (dans certains cas), qui assiste ou remplace le dirigeant


L’entreprise reste active pendant la procédure, mais ses décisions financières peuvent être contrôlées ou codécidées.


À qui s’adresse cette procédure ?


Le redressement judiciaire concerne :


  • Les sociétés commerciales (SARL, SAS, SA…)


  • Les entrepreneurs individuels (artisans, commerçants, professions libérales)


  • Les associations exerçant une activité économique


⚠️ Il ne faut pas confondre cette procédure avec la liquidation judiciaire, qui signe l’arrêt définitif de l’activité.


Quand faut-il envisager un redressement judiciaire ?


Savoir quand déclencher un redressement judiciaire, c’est souvent ce qui fait la différence entre un rebond et une liquidation.


La clé réside dans une notion précise : la cessation de paiements.


Cessation de paiements : comment la reconnaître ?


Une entreprise est en cessation de paiements lorsqu’elle ne peut plus régler ses dettes avec son actif disponible.


Cela ne veut pas dire qu’elle est totalement ruinée, mais simplement qu’à un moment donné, elle ne peut plus faire face à ses créanciers immédiats (URSSAF, fournisseurs, impôts…).


Des signes annonciateurs existent :


  • Retards répétés de paiement des charges sociales


  • Trésorerie négative en fin de mois malgré les encaissements


  • Découvert bancaire persistant refusé par la banque


  • Assignation en justice par un fournisseur ou l’URSSAF


Ne pas tenir compte de ces signaux, c’est prendre le risque de voir les créanciers agir à votre place, en demandant une liquidation judiciaire.


Délai de 45 jours : l’erreur à ne pas commettre


La loi impose un délai maximum de 45 jours après la constatation de la cessation de paiements pour demander l’ouverture d’un redressement judiciaire.


Passé ce délai, vous exposez l’entreprise et vous-même (en tant que dirigeant) à des risques accrus :


  • Refus de certaines protections


  • Action des créanciers en liquidation judiciaire forcée


  • Poursuites pour fautes de gestion


💡 Un restaurateur en difficulté à Marseille, par exemple, a pu éviter la liquidation en déposant son dossier dès les premiers retards URSSAF. Résultat : plan de redressement pour une entreprise en 24 mois, maintien de 5 emplois.


Comment se déroule un redressement judiciaire ?


Le redressement judiciaire suit un calendrier précis, défini par le tribunal.


L’objectif est de structurer une reprise possible, tout en gelant les dettes pour préserver l’activité.


Voici comment se déroule concrètement la procédure.


Étape 1 : dépôt de bilan et ouverture de la procédure


Le dirigeant dépose une déclaration de cessation de paiements auprès du tribunal de commerce (ou judiciaire pour les non-commerçants).


Il y joint des éléments clés : état de trésorerie, liste des dettes, comptes annuels, inventaire des actifs…


Après vérification, le juge décide d’ouvrir la procédure.


Dès cet instant :


  • Les poursuites des créanciers sont suspendues


  • Le passif est figé


  • L’entreprise entre dans une phase de protection judiciaire


Un administrateur judiciaire peut être désigné si l’entreprise dépasse certains seuils, ou si sa complexité l’impose.


Étape 2 : période d’observation – gel des dettes, analyse


Elle dure 6 mois, renouvelables jusqu’à 18 mois.


Pendant cette phase :


  • L’entreprise continue à fonctionner normalement


  • Le tribunal évalue la viabilité de l’activité


  • Un bilan économique et social est dressé


  • Les perspectives de redressement sont explorées


L’administrateur peut proposer des ajustements (réduction de charges, licenciements économiques, cession partielle…).


💡 Exemple : une société de transport routier a utilisé cette période pour renégocier ses contrats de carburant et réduire de 20 % ses charges fixes. Elle a ensuite validé un plan de redressement progressif.


Étape 3 : plan de redressement ou plan de cession


Deux issues sont possibles à l’issue de la période d’observation :


  • Plan de redressement : l’entreprise rembourse ses dettes sur 10 ans max, avec maintien de l’activité


  • Plan de cession : tout ou partie de l’entreprise est vendue à un repreneur (activité, salariés, actifs)


Dans ce second cas, il est parfois question d’une cession de fonds de commerce partielle ou totale pour garantir la survie de l'activité ou des emplois.


Quels sont les impacts du redressement judiciaire ?


Entrer en redressement judiciaire, c’est comme appuyer sur pause dans une période de crise.


Cela modifie les règles du jeu, tant pour l’entreprise que pour son entourage.


Voici ce que cela implique concrètement.


Sur les créanciers, les salariés, l’activité


Le redressement judiciaire gèle les dettes : plus aucun créancier ne peut réclamer de paiement immédiat.


Les créances sont déclarées et intégrées dans un plan, qui sera validé ou non par le tribunal.


Les salariés ne sont pas laissés sans protection.


Si l’entreprise ne peut pas les payer temporairement, c’est l’AGS (Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés) qui prend le relais pour garantir les salaires dus.


Quant à l’activité, elle continue sous contrôle.


Le dirigeant conserve la gestion (sauf exception), mais certaines décisions nécessitent l’accord du mandataire ou de l’administrateur judiciaire.


💡 Exemple : une entreprise de bâtiment a pu maintenir ses chantiers en cours, rassurer ses clients, et conserver ses fournisseurs en expliquant qu’un plan de remboursement était en cours de validation.


Sur la responsabilité personnelle du dirigeant


Contrairement à une idée reçue, le redressement judiciaire n’engage pas automatiquement la responsabilité du dirigeant.


Mais un comportement tardif ou fautif (comme un dépôt hors délai) peut entraîner :


  • Des sanctions (interdiction de gérer)


  • Une action en comblement de passif


  • Une mise en cause personnelle si des fautes de gestion sont prouvées


💡 Bon à savoir : être accompagné par un avocat dès les premiers signes de difficulté permet de sécuriser ses décisions, prouver sa bonne foi, et éviter toute faillite personnelle par la suite.



Exemples concrets : ce que change un redressement bien préparé


Un redressement judiciaire n’est pas une fin en soi.


Bien utilisé, c’est un outil pour rebondir, restructurer, et repartir sur des bases saines.


Voici trois exemples inspirants d’entreprises qui ont transformé cette épreuve en solution.


TPE artisanale sauvée par un plan sur 24 mois


Hervé, menuisier à Nice, voit sa trésorerie plonger après l’annulation de gros chantiers.


Il déclare rapidement sa cessation de paiements et entre en redressement.


Grâce à un plan structuré sur deux ans, il obtient un échelonnement de ses dettes fournisseurs et conserve 100 % de ses salariés.


Deux ans plus tard, l’entreprise est à nouveau bénéficiaire.


Start-up tech recentrée après un plan de cession partiel


Claire, fondatrice d’une start-up SaaS à Paris, affronte un burn rate trop rapide.


En redressement, elle élabore un plan de cession partielle : elle vend sa technologie à un acteur stratégique, conserve son équipe produit, et relance une nouvelle offre plus ciblée.


Ce pivot la sauve de la faillite et lui permet de revaloriser ses actifs.


Réseau de restauration restructuré avec maintien de 80 % des emplois


Patrick, dirigeant de 12 restaurants en franchise dans le Nord, entre en redressement après une chute d’activité post-Covid.


Il restructure son réseau en fermant les points les moins rentables et négocie un étalement de ses dettes bancaires.


Bilan : 80 % des emplois conservés, et une image restaurée auprès de ses partenaires.


Alternatives au redressement judiciaire : quelles options avant ?


Le redressement judiciaire n’est pas toujours l’unique issue.


Des solutions préventives existent, parfois plus souples, plus rapides, et surtout moins stigmatisantes.


Les connaître, c’est pouvoir agir avant que la situation ne s’aggrave.


Procédure de sauvegarde, mandat ad hoc, conciliation : avantages comparés


  • Procédure de sauvegarde : destinée aux entreprises non encore en cessation de paiements, mais qui anticipent des difficultés.


  • Mandat ad hoc : une solution 100 % confidentielle, déclenchée à la demande du dirigeant.


  • Conciliation : également confidentielle, elle vise à obtenir un accord global avec les créanciers.


💡 À retenir : ces procédures ne sont possibles que si l’entreprise n’est pas encore en cessation de paiements.


À quel moment ces alternatives sont-elles pertinentes ?


Dès que l’entreprise :


  • Commence à manquer de trésorerie


  • Anticipe une échéance impossible à honorer


  • Négocie difficilement avec un créancier clé


  • Subit une pression bancaire ou un début de conflit social


Agir tôt permet d’utiliser ces outils de manière préventive, avant que le tribunal ne devienne une nécessité.


Dans certains cas, une simple restructuration avec l’aide d’un expert suffit à éviter la spirale du dépôt de bilan.


Conseils pratiques pour bien vivre cette étape


Un redressement judiciaire ne se vit pas seul. Il s’anticipe, se prépare et surtout, se gère avec des alliés de confiance.


Voici quelques conseils concrets pour traverser cette période de manière structurée et sereine.


Préparer son dossier sans stress


La constitution du dossier de déclaration de cessation de paiements est la première étape cruciale.


Pour éviter les erreurs, il faut :


  • Centraliser toutes les données comptables et bancaires


  • Dresser un inventaire précis de l’actif et du passif


  • Prévoir une présentation claire de la situation économique


  • Identifier les points de blocage, mais aussi les axes de relance


Un dirigeant bien préparé montre qu’il prend ses responsabilités.


Cela joue en sa faveur devant le tribunal, qui y verra une volonté réelle de sauvegarder l’activité.


L’importance de l’accompagnement : avocat, expert-comptable


Le duo avocat–expert-comptable est souvent décisif.


Chacun a un rôle précis :


  • L’expert-comptable structure les chiffres, affine le prévisionnel, et met en évidence les marges de manœuvre financières.


  • L’avocat rédige les conclusions, représente le dirigeant, et négocie les termes du plan avec l’administrateur ou les créanciers.


💡 Conseil : privilégiez des professionnels expérimentés en procédures collectives, qui connaissent bien les attentes des tribunaux et les dispositifs de soutien disponibles.


Un bon accompagnement peut faire toute la différence entre un redressement abouti et une bascule en liquidation.




Conclusion


Le redressement judiciaire est souvent perçu comme une sanction.


En réalité, c’est une procédure encadrée qui permet à de nombreuses entreprises de reprendre le contrôle, d’apurer leurs dettes, et de continuer leur activité dans des conditions plus sereines.


Tout repose sur le bon timing, la qualité du dossier, et la capacité à s’entourer des bons professionnels.


Le droit des entreprises en difficulté offre des outils puissants, à condition de les activer avant qu’il ne soit trop tard.

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