Votre entreprise traverse une période critique et le tribunal évoque un plan de cession en redressement judiciaire ?
Cette situation peut faire peur… mais elle peut aussi être une opportunité de rebond, si elle est bien préparée.
Dans cet article, nous vous expliquons concrètement ce qu’est un plan de cession, comment il fonctionne, qui peut reprendre l’entreprise, et quelles sont les conséquences pour le dirigeant, les salariés et les créanciers.

Qu’est-ce qu’un plan de cession en redressement judiciaire ?
Le plan de cession est une solution juridique prévue par le Code de commerce (article L.631-22) lorsqu’une entreprise en redressement judiciaire ne peut pas poursuivre son activité seule.
Il s’agit d’une vente totale ou partielle de l’entreprise, décidée par le tribunal, dans le but de sauvegarder l’activité, maintenir les emplois et apurer les dettes.
Concrètement, cela signifie qu’un ou plusieurs repreneurs vont racheter certains actifs de l’entreprise (clientèle, fonds de commerce, matériel, contrats en cours, etc.), souvent à prix réduit, mais avec des engagements forts.
L’objectif n’est pas de liquider, mais de transmettre le savoir-faire et de préserver ce qui peut encore fonctionner.
Contrairement à une vente volontaire, ici la cession est encadrée par un juge, supervisée par un administrateur judiciaire, et ne dépend pas de la volonté du dirigeant.
Ce dernier peut être mis à l’écart si le tribunal estime que cela sert l’intérêt général (emplois, économie locale, créanciers).
👉 Le plan de cession n’est pas une sanction. C’est une stratégie de sauvegarde… mais qui implique souvent une perte de contrôle pour le dirigeant en place.
Quand et pourquoi un tribunal ordonne-t-il un plan de cession ?
Un plan de cession n’est jamais décidé à la légère.
Il intervient généralement à l’issue de la période d’observation pendant un redressement judiciaire, lorsque le tribunal constate que l’entreprise n’est pas en mesure de présenter un plan de continuation dans un redressement judiciaire crédible.
Plusieurs situations peuvent justifier cette décision :
Les pertes sont trop importantes pour être résorbées.
L’endettement est trop lourd pour permettre une reprise autonome.
Les dirigeants ne présentent aucune stratégie viable à moyen terme.
Des offres de reprise sérieuses ont été reçues et permettent de sauver des emplois.
Le tribunal, sur proposition de l’administrateur judiciaire, évalue si la cession est préférable à une liquidation pure et simple. Il prend alors en compte plusieurs critères : l’intérêt des salariés, la pérennité de l’activité, la protection des créanciers, et l’impact économique local.

Les étapes clés d’un plan de cession : de l’observation à la reprise
Un plan de cession suit une procédure encadrée par le tribunal, qui s’articule autour de plusieurs étapes successives.
Cette organisation garantit transparence, équité entre les repreneurs potentiels et protection des intérêts essentiels.
1. Période d’observation
Dès l’ouverture du redressement judiciaire, le tribunal nomme un administrateur judiciaire chargé d’analyser la viabilité de l’entreprise.
Cette phase permet aussi de vérifier si une reprise est envisageable.
2. Appel d’offres
Si la cession est envisagée, un appel d’offres est publié.
Les candidats disposent d’un délai court pour formuler une proposition, souvent dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire bien définie.
3. Analyse des offres
Chaque offre est étudiée par l’administrateur. Les critères incluent le maintien de l’emploi, la solidité financière et le prix proposé.
Dans certains cas, un repreneur stratégique peut opter pour un plan de redressement judiciaire sur 10 ans afin d’étaler la relance.
Qui peut reprendre une entreprise en difficulté ?
La reprise d’une entreprise en redressement n’est pas réservée aux grands groupes.
Elle peut être envisagée par un concurrent, un client, un fournisseur ou même par les salariés via une coopérative.
Il est cependant important de savoir qu’une mise en redressement judiciaire d’une entreprise implique souvent des restrictions, notamment l’interdiction de reprise par l’ancien dirigeant sauf exceptions prévues par le tribunal.
Ce que contient un bon plan de cession
Un bon plan doit détailler les éléments repris, le prix, la stratégie de relance, et les engagements pris.
Les offres négligent parfois des aspects essentiels, comme la déclaration de créance dans un redressement judiciaire ou la gestion des contrats non repris.
Que devient l’entreprise, ses dettes et ses créanciers après la cession ?
Après la cession, l’entreprise peut parfois être convertie en liquidation judiciaire si aucune activité n’est maintenue.
Dans ce cas, certains dirigeants doivent choisir entre liquidation ou redressement judiciaire : que choisir en fonction de la situation.
Les dettes non reprises sont effacées, et seules celles mentionnées dans le plan sont transmises au repreneur.
Risques à éviter : pièges et précautions
Pour éviter les litiges, il est conseillé de constituer un dossier à constituer pour un redressement judiciaire complet dès la période d’observation.
Les dirigeants doivent aussi anticiper la fin du plan de redressement judiciaire et se préparer à la suite, comme quelle est la suite d’un redressement judiciaire.
💡 En cas de doute, une demande de redressement judiciaire auprès du tribunal encadrée par un avocat spécialisé permet de sécuriser chaque étape et d’éviter des erreurs coûteuses.

Conclusion
Le plan de cession en redressement judiciaire est bien plus qu’un dispositif juridique : c’est un outil puissant pour préserver des emplois, sauver une activité stratégique et donner une seconde vie à une entreprise en difficulté.
Mais pour être efficace, il exige anticipation, rigueur et accompagnement.
Comprendre les étapes, identifier les bons partenaires et éviter les pièges vous donnera une vraie chance de transformer une crise en opportunité.