Vous vous demandez quelle est la durée d’un redressement judiciaire et combien de temps votre entreprise devra fonctionner sous contrôle judiciaire ?
Lorsqu’on affronte une situation économique difficile, chaque mois compte et l’incertitude ajoute à la pression.
Dans cet article, vous découvrirez précisément combien de temps dure chaque phase de la procédure, quelles sont les durées moyennes observées selon les profils d’entreprises, et comment optimiser ce calendrier pour retrouver rapidement une trajectoire stable.

Les étapes du redressement judiciaire et leur durée
La durée d’un redressement judiciaire dépend directement des différentes phases de la procédure.
Chaque étape obéit à un calendrier légal, que le tribunal adapte selon la complexité du dossier.
1. La période d’observation : de 6 à 18 mois
Dès l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire, le tribunal accorde une période dite "d’observation", destinée à analyser la situation de l’entreprise et à préparer un plan de redressement.
Cette phase dure 6 mois, renouvelable une fois.
Une prolongation exceptionnelle jusqu’à 18 mois au total peut être décidée dans les cas les plus complexes.
Durant cette période, l’entreprise continue à fonctionner, mais sous surveillance : les créanciers sont gelés, un mandataire est nommé, et les dirigeants doivent justifier la viabilité du projet.
Cette étape correspond à la période d’observation pendant un redressement judiciaire.
2. L’élaboration et l’homologation du plan
En fin de période d’observation, si un redressement est jugé possible, l’entreprise propose un plan de continuation.
Ce plan doit être validé par le tribunal, après consultation du ministère public et des créanciers.
Cette phase peut durer de quelques semaines à plusieurs mois, selon les délais de négociation et d’audience.
Dans certains cas, il s’agit d’un plan de continuation dans un redressement judiciaire.
3. La durée d’exécution du plan
Une fois le plan validé, il entre en vigueur.
Sa durée maximale est fixée à 10 ans pour un plan de redressement judiciaire (15 ans dans certains cas agricoles).
Ce plan prévoit l’échelonnement des dettes, des mesures de restructuration, et parfois des cessions partielles d’actifs.
Quelle est la durée totale d’un redressement judiciaire en pratique ?
Même si la durée d’un redressement judiciaire peut théoriquement s’étendre jusqu’à 11 ans et 6 mois, la réalité est souvent différente.
En pratique, la durée varie selon le profil de l’entreprise, la qualité de son dossier à constituer pour un redressement judiciaire, et la rapidité des décisions judiciaires.
Pour les TPE et PME
Pour les petites structures, la procédure est généralement plus courte.
La période d’observation dure souvent 6 à 9 mois, et le plan de redressement est étalé sur 3 à 5 ans.
La durée moyenne observée est donc de 3 à 6 ans, toutes phases confondues.
Exemple : un restaurateur ayant engagé une procédure a obtenu un plan de remboursement sur 36 mois, validé après 7 mois d’observation. L’entreprise a repris une activité normale en moins de 4 ans.
Pour les entreprises de taille moyenne ou les groupes
Ces structures, souvent plus complexes, nécessitent davantage d’analyses.
La période d’observation est plus fréquemment prolongée à 12 voire 18 mois, et les plans s’étendent souvent entre 5 et 8 ans.
Certaines procédures atteignent 10 ans en cas de restructuration lourde.
📊 En résumé :
TPE/PME : durée moyenne de 3 à 6 ans.
ETI/groupes : durée moyenne de 6 à 9 ans.
La clef réside dans l’anticipation, une gestion rigoureuse et un bon accompagnement juridique.

Quels facteurs influencent la durée d’un redressement judiciaire ?
La durée d’un redressement judiciaire ne dépend pas seulement des textes de loi.
En réalité, elle varie fortement selon plusieurs critères, internes à l’entreprise ou liés à l’environnement judiciaire.
1. La complexité de l’activité
Plus une entreprise a d’implantations, de salariés ou de partenaires, plus l’analyse de sa situation prendra du temps.
Un réseau de restaurants multisite, par exemple, exigera un diagnostic approfondi et des discussions multiples avec les créanciers.
2. Le niveau de préparation du dirigeant
Un dossier bien monté, avec des documents comptables à jour, une stratégie claire et des prévisions solides, accélère considérablement le processus.
À l’inverse, un manque de visibilité peut retarder les décisions.
“Nous avons perdu 3 mois à chercher les bonnes pièces, ce qui a repoussé la validation du plan” – témoignage d’un chef d’entreprise dans l’hôtellerie.
3. La qualité du dialogue avec les créanciers
Des négociations fluides raccourcissent la période d’observation.
Si les créanciers s’opposent ou multiplient les recours, le tribunal devra prolonger la procédure pour arbitrer les désaccords.
4. Le calendrier du tribunal
Le traitement des dossiers dépend aussi de la charge de travail du tribunal de commerce.
Dans certaines juridictions, les audiences sont espacées, ce qui peut mécaniquement allonger les délais.
⏳ En bref : Préparer son dossier avec rigueur, anticiper les objections et s’entourer de conseils réactifs permet souvent de gagner plusieurs mois précieux.
Exemples concrets de durée de redressement judiciaire
Pour mieux comprendre la durée d’un redressement judiciaire, rien de plus parlant que des situations réelles.
Ces exemples montrent comment la nature de l’entreprise et la stratégie adoptée influencent fortement le calendrier.
🧵 Une entreprise textile de 8 salariés redressée en 38 mois
Implantée à Tours, cette PME spécialisée dans la confection a connu une forte baisse de commandes en 2022.
Dès les premiers signes de difficulté, la dirigeante a engagé un expert-comptable.
La procédure a été ouverte rapidement, la période d’observation a duré 6 mois, et le plan de continuation a été accepté sur 32 mois.
Résultat : la trésorerie a été restaurée en moins de 4 ans, avec une activité maintenue et aucun licenciement.
🍽️ Un restaurateur parisien stabilisé en moins de 2 ans
Suite à la pandémie, ce restaurateur a dû faire face à des dettes sociales importantes.
Il a ouvert une procédure fin 2023. Grâce à un plan d’apurement très ciblé et une fermeture temporaire de l’établissement pour travaux, la période d’observation a duré 8 mois.
Le plan sur 12 mois a été respecté et clôturé par anticipation. Résultat : entreprise redevenue rentable en 20 mois.
🏗️ Une société du BTP en procédure depuis 5 ans
Entreprise de 40 salariés, en mise en redressement judiciaire d’une entreprise depuis 2020.
Les négociations avec les fournisseurs, le gel de chantiers, et des contentieux sur des marchés publics ont allongé les délais.
Plan initial de 8 ans, encore en cours. Si les objectifs sont atteints, sortie prévue en 2028.
📌 Chaque cas est unique, mais une constante ressort : plus l’action est rapide et structurée, plus la procédure est maîtrisable. La durée dépend moins de la taille que de la réactivité du dirigeant.
FAQ – tout ce qu’il faut savoir sur la durée d’un redressement judiciaire
La période d’observation peut-elle dépasser 18 mois ?
Non, sauf exception très encadrée. La durée maximale prévue par le Code de commerce est de 18 mois.
Un troisième renouvellement n’est admis que dans des cas rares, comme une procédure de cession en cours ou une opposition d’intérêt général.
Peut-on raccourcir la procédure si la situation s'améliore rapidement ?
Oui. Si le redressement est plus rapide que prévu, le tribunal peut mettre fin plus tôt à la période d’observation et homologuer un plan dès qu’il est prêt.
Cela permet une sortie anticipée du dispositif.
Que se passe-t-il si le plan de redressement échoue ?
Le tribunal peut décider de convertir le redressement en liquidation ou redressement judiciaire : que choisir.
Cela survient si les engagements du plan ne sont pas tenus ou si de nouvelles dettes rendent la poursuite impossible.
Le dirigeant reste-t-il en poste pendant toute la durée ?
Généralement oui, sauf en cas de faute grave ou d’incapacité à gérer l’entreprise.
Dans certains cas, un administrateur judiciaire peut être nommé pour l’assister ou le remplacer.
Combien de temps avant de retrouver une activité “normale” ?
Tout dépend du plan. Pour les TPE, la reprise normale d’activité peut survenir dès 12 à 24 mois, si la situation est bien gérée.
Pour les structures plus lourdes, cela peut prendre 3 à 5 ans.
Conseils pour raccourcir la durée d’un redressement judiciaire
La durée d’un redressement judiciaire peut être allégée de plusieurs mois si certaines bonnes pratiques sont adoptées dès les premiers signes de difficultés.
Voici les leviers les plus efficaces pour gagner du temps – et éviter l’enlisement.
Anticiper le dépôt de bilan
Trop de dirigeants attendent d’être au bord du gouffre pour agir.
Or, dès les premiers retards de paiement récurrents, une demande de redressement judiciaire auprès du tribunal permet d’encadrer la situation.
Plus l’action est rapide, plus le tribunal peut statuer vite.
Préparer un dossier solide
Un dossier complet, avec des comptes à jour, un historique clair de l’entreprise, des prévisions réalistes et un plan d’action structuré montre au tribunal que l’entreprise est prête à se redresser.
Cela accélère l’ouverture de la procédure et limite les demandes de pièces complémentaires.
S’entourer d’experts dès le début
Un avocat spécialisé en procédures collectives et un expert-comptable aguerri sont vos meilleurs alliés.
Leur rôle est de fluidifier les échanges avec les mandataires, les juges, et les créanciers pour éviter les blocages.
Maintenir le dialogue avec les créanciers
Des négociations ouvertes et transparentes avec vos partenaires financiers peuvent éviter des recours, accélérer la validation du plan et renforcer la crédibilité du redressement.
📌 Un dirigeant réactif, structuré et bien accompagné réduit en moyenne sa procédure de 6 à 12 mois. La rapidité n’est pas synonyme de précipitation, mais de lucidité. C’est souvent ce qui fait la différence entre redressement réussi… et liquidation.

Conclusion
La procédure de redressement judiciaire n’est pas figée dans le marbre : sa durée varie selon votre réactivité, votre organisation et les solutions que vous mettez en place.
Une anticipation bien menée, un accompagnement adapté et une stratégie claire permettent souvent de réduire les délais.
Gardez en tête que chaque mois compte pour rassurer vos partenaires, préserver votre activité et retrouver de la sérénité.
La bonne nouvelle, c’est que cette démarche vous donne du temps – à condition de savoir comment l’utiliser.