La liquidation judiciaire en SAS est une procédure lourde de conséquences, souvent redoutée par les dirigeants qui peinent déjà à faire face à leurs échéances.
Lorsqu’il devient impossible de régler les dettes de l’entreprise, et que toute issue de redressement paraît fermée, cette solution peut s’imposer brutalement.
Cet article vous explique les étapes clés de la liquidation, ses impacts sur la société et le président, ainsi que les alternatives possibles pour protéger vos intérêts et envisager un rebond solide.

Qu’est-ce qu’une liquidation judiciaire pour une SAS ?
Quand on évoque la liquidation judiciaire en SAS, on parle d’une procédure collective, déclenchée lorsque la société ne peut plus faire face à ses dettes et qu’aucune solution de redressement n’est envisageable.
Elle est encadrée par le Code de commerce (articles L.640-1 et suivants).
📘 Pour comprendre cette procédure dans son ensemble, consultez notre dossier complet sur la liquidation judiciaire.
Définition juridique simplifiée
La liquidation judiciaire consiste à mettre fin à l’activité d’une SAS, à vendre ses actifs (locaux, matériel, créances, etc.) et à rembourser les créanciers dans la mesure du possible.
Elle est ordonnée par le tribunal, après dépôt d’une déclaration de cessation des paiements par le représentant légal.
📘 Pour aller plus loin, voici une définition de la liquidation judiciaire claire et accessible.
À la différence d’une liquidation amiable, qui est volontaire et organisée par les associés, la liquidation judiciaire est imposée par la justice, et souvent plus contraignante.
Liquidation amiable ou judiciaire : quelle différence ?
Il ne faut pas les confondre. Voici les grandes distinctions :
Critère | Liquidation amiable | Liquidation judiciaire |
Déclenchée par | Décision des associés | Décision du tribunal |
Situation financière | SAS encore solvable | Cessation des paiements |
Dirigée par | Un liquidateur choisi par les associés | Un liquidateur judiciaire désigné par le tribunal |
Délai moyen | Plus souple, selon organisation | De 6 à 24 mois, voire plus |
📍 Une procédure adaptée peut être mise en place selon la structure : par exemple, une liquidation judiciaire simplifiée pour une SAS est parfois possible lorsque certains seuils ne sont pas dépassés.

Quand une SAS est-elle contrainte de liquider ?
Une SAS doit demander l’ouverture d’une liquidation judiciaire dans un délai de 45 jours après la cessation des paiements.
Ne pas respecter ce délai peut entraîner des sanctions personnelles pour le président.
Les signaux d’alerte sont clairs :
Trésorerie insuffisante pour honorer les dettes exigibles
Refus de paiement des fournisseurs
Découverts bancaires systématiques
Échec d’une tentative de redressement ou de conciliation
🏛️ Certaines formes juridiques comme l'entreprise individuelle en liquidation judiciaire peuvent être concernées avec des implications différentes.
Dans ces conditions, agir vite est la seule façon de garder un minimum de contrôle sur la suite des événements.
Les étapes précises de la liquidation judiciaire d’une SAS
La liquidation judiciaire en SAS suit une procédure codifiée.
Connaître les différentes étapes permet de mieux anticiper ce qui vous attend, de limiter les risques… et de garder une certaine maîtrise dans la tempête.
Dépôt de bilan : procédure auprès du tribunal
Le président de la SAS doit déposer une déclaration de cessation des paiements auprès du tribunal de commerce (ou judiciaire pour les professions libérales), dans un délai maximum de 45 jours après le constat d’insolvabilité.
Ce dossier inclut notamment :
Les comptes sociaux récents
Une liste des créanciers et des dettes
L’inventaire des actifs
Le nombre de salariés
👥 En cas de salariés, il est important de connaître les implications de la liquidation judiciaire et salarié pour respecter vos obligations.
Désignation du liquidateur et ses pouvoirs
Une fois la procédure ouverte, le juge désigne un liquidateur judiciaire.
Ce dernier prend le contrôle de la société : il peut résilier les contrats, licencier les salariés, recouvrer les créances et surtout, vendre les actifs.
À partir de ce moment, le président n’a plus aucun pouvoir de gestion.
Son rôle est limité à fournir les informations nécessaires à la bonne conduite de la liquidation.
📘 Des dispositifs de liquidation judiciaire simplifiée peuvent exister selon le profil de l'entreprise.
Clôture de la procédure : que devient la société ?
Une fois tous les biens vendus et les fonds répartis entre les créanciers, le tribunal procède à la clôture pour insuffisance d’actif ou apurement du passif.
La société est alors radiée du registre du commerce, et cesse d’exister juridiquement.
📘 La liquidation judiciaire en SARL suit une logique similaire avec quelques différences spécifiques à cette forme juridique.
Quelles conséquences pour le président de la SAS ?
En SAS, la responsabilité du président est limitée aux apports, sauf en cas de faute de gestion.
Mais cette limitation ne protège pas de tout. Lors d’une liquidation judiciaire, la question centrale devient : le président peut-il être poursuivi personnellement ?
Patrimoine personnel : quels risques réels ?
Par défaut, le patrimoine personnel du président de SAS est distinct de celui de la société.
Il n’est donc pas engagé pour les dettes sociales, à condition qu’il ait agi dans le cadre de ses fonctions… et avec prudence.
Mais des exceptions existent :
Caution personnelle
Confusion des patrimoines
Dissimulations ou fausses déclarations
Responsabilité civile, pénale et fiscale du dirigeant
Le président de SAS peut aussi être exposé à :
Une interdiction de gérer
Une responsabilité pour insuffisance d’actif
Des poursuites pénales en cas de fraude ou de mauvaise gestion
🍽️ Même en cas de liquidation, il est possible de rebondir comme le montre cet exemple dans la liquidation judiciaire dans un restaurant, avec relance d’une activité plus adaptée.
Peut-on éviter la liquidation judiciaire ?
La liquidation judiciaire en SAS ne devrait jamais être une fatalité immédiate.
Lorsque les difficultés sont identifiées suffisamment tôt, des alternatives plus souples peuvent être envisagées.
Le redressement judiciaire : une option sous-estimée
Il permet à une SAS de geler ses dettes et poursuivre son activité avec l’appui d’un administrateur judiciaire.
📍 Une liquidation judiciaire simplifiée pour une EURL peut aussi être évitée par une procédure de redressement adaptée.
Sauvegarde ou mandat ad hoc : anticiper pour rebondir
Deux procédures peuvent être enclenchées avant l’état de cessation des paiements :
Mandat ad hoc
Sauvegarde judiciaire
📘 Ces mécanismes peuvent s’appliquer même dans des secteurs comme l’immobilier ou les agences immobilières, pour préserver ce qui peut l’être.
Quand et comment choisir la liquidation amiable à la place
Si la société n’est pas en cessation des paiements, elle peut procéder à une liquidation amiable, décidée par les associés, encadrée et moins lourde.
📘 Ce choix peut permettre à certains dirigeants de ne pas subir une liquidation judiciaire plus contraignante.
Rebondir après une liquidation judiciaire
La liquidation judiciaire en SAS n’est pas un point final.
De nombreux dirigeants réussissent à rebondir, créer une nouvelle structure, ou repartir sur un autre projet plus solide.
📘 Une liquidation judiciaire en SAS bien gérée peut ouvrir la voie à une nouvelle dynamique entrepreneuriale.

Conclusion
Faire face à une liquidation judiciaire en SAS est une épreuve, mais c’est aussi un moment décisif pour agir avec lucidité.
En comprenant les étapes, les risques pour le président, et les alternatives possibles, vous vous donnez les moyens de reprendre la main.
Et surtout, vous n’avez pas à traverser cette liquidation judiciaire en SAS seul.
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