La liquidation judiciaire dans l’immobilier est un choc pour tout professionnel du secteur.
Que l’on soit à la tête d’une agence, d’une SCI ou d’une activité de promotion, les conséquences sont lourdes : biens saisis, mandats perdus, réputation écornée.
Dans cet article, vous découvrirez les étapes de la procédure, les risques concrets pour votre activité et les solutions pour anticiper, protéger vos actifs… voire rebondir.
Agir vite change tout.

Pourquoi un acteur de l’immobilier peut-il faire l’objet d’une liquidation judiciaire ?
Le secteur immobilier, malgré ses volumes financiers, n’est pas à l’abri des difficultés de trésorerie.
Agences, SCI, marchands de biens, promoteurs… tous peuvent se retrouver confrontés à une impasse financière menant à la liquidation judiciaire.
Les causes fréquentes : trésorerie, dettes, litiges
Parmi les origines les plus courantes :
Décalage entre encaissements et décaissements : commissions payées tardivement, charges immédiates (salaires, loyers, outils digitaux).
Dettes fiscales ou sociales impayées : URSSAF, TVA, impôts.
Litiges avec des clients ou promoteurs bloquant l’activité.
Marchés mal calibrés, investissements mal maîtrisés.
📘 À ce sujet, vous pouvez consulter la définition complète de la liquidation judiciaire pour mieux comprendre les termes juridiques associés.
Un promoteur lyonnais a vu son activité basculer suite à des retards de chantier et des appels de fonds bloqués par un client. Résultat : cessation des paiements en quelques semaines.
Les spécificités du secteur immobilier
L’immobilier est un secteur à haute intensité capitalistique.
Cela signifie que :
Les investissements sont lourds (achats de terrains, chantiers, campagnes marketing).
Le retour sur investissement est long.
Les cycles économiques ont un impact immédiat (hausse des taux, gel des crédits, ralentissement des ventes).
Dès lors qu’une vente ne se conclut pas comme prévu, ou qu’un crédit relais n’est pas obtenu, la trésorerie peut s’effondrer.
Quand parle-t-on de cessation de paiements ?
La cessation de paiements est juridiquement définie comme l’impossibilité de faire face aux dettes exigibles avec l’actif disponible.
📘 Dès que ce seuil est franchi, vous avez 45 jours pour déposer le bilan au tribunal, sous peine de sanctions pour dépôt tardif.
Comment se déroule une liquidation judiciaire immobilière ?
Une fois la cessation de paiements reconnue, la procédure de liquidation judiciaire dans le secteur immobilier devient inévitable si aucun plan de redressement n’est envisageable.
Pour les professionnels de l’immobilier, cette procédure suit un cadre strict, mais peut être adaptée aux enjeux spécifiques du secteur.
Dépôt de bilan : les documents à fournir
Le gérant (ou représentant légal) doit se présenter au greffe du tribunal de commerce avec un dossier complet, comprenant :
La déclaration de cessation des paiements
Les comptes sociaux récents
Un état des dettes et créanciers
La liste des biens immobiliers et des contrats en cours
Cette démarche déclenche une audience rapide au cours de laquelle le tribunal statue sur l’ouverture de la liquidation judiciaire.
Nomination du liquidateur et rôle concret
Une fois la procédure ouverte, un liquidateur judiciaire est désigné par le tribunal. Il prend la main sur la structure, avec pour mission de :
Clôturer les mandats en cours
Résilier les baux commerciaux
Licencier les salariés, s’il y en a
Et surtout, organiser la vente des biens détenus par la société
📘 Pour les cas incluant du personnel, consultez l’impact d’une liquidation judiciaire sur les salariés.
Le dirigeant perd tout pouvoir décisionnel, mais reste tenu de collaborer activement, notamment pour fournir les documents comptables et répondre aux convocations.
Vente des biens immobiliers : modalités et enchères
Si la structure détient des biens immobiliers (SCI, marchand de biens, agence propriétaire), ceux-ci sont vendus aux enchères publiques.
Le processus se déroule au tribunal, encadré par un juge-commissaire.
La mise à prix est souvent inférieure à la valeur réelle.
Les biens peuvent être vendus “occupés” ou libres.
Le produit de la vente est utilisé pour rembourser les créanciers, dans un ordre fixé par la loi (salariés, URSSAF, banque, fournisseurs…).
📘 Un promoteur en liquidation à Marseille a vu ses deux immeubles vendus en 3 mois à -30 % de leur valeur estimée, ce qui n’a pas permis de couvrir toutes les dettes bancaires.

Quels impacts pour les agences, SCI ou promoteurs immobiliers ?
La liquidation judiciaire ne se limite pas à une procédure comptable : elle entraîne la désintégration immédiate de l’activité en cours.
Selon la structure juridique, les effets varient mais restent souvent lourds.
Perte des mandats en cours et rupture des contrats
Pour une agence immobilière en liquidation judiciaire, tous les mandats en cours sont annulés dès l’ouverture de la liquidation :
Mandats de vente ou de location
Contrats de gestion locative
Mandats exclusifs ou simples
Les commissions non encore encaissées peuvent être réclamées par le liquidateur.
Résiliation des baux commerciaux
Si l’agence ou la société est locataire de ses locaux, le bail commercial est résilié automatiquement, sauf exception.
La perte de l’emplacement stratégique
Le risque de pénalités ou de dettes locatives impayées
La difficulté de relancer une activité dans les mêmes conditions
Vente des biens détenus par la société
Pour les SCI ou marchands de biens, la vente des immeubles en portefeuille est immédiate.
Le liquidateur organise :
Des ventes aux enchères publiques
Parfois des ventes à la barre du tribunal
Parfois, des ventes de gré à gré si la procédure le permet
📘 Dans une SCI familiale à Bordeaux, un bien destiné à la location saisonnière a été vendu à perte.
📘 Pour plus de détails sur le cas d’une liquidation judiciaire en SCI, cette page est utile.
Le dirigeant est-il en danger personnellement ?
Dans une liquidation judiciaire, le gérant ou l’associé n’est pas automatiquement responsable des dettes de l’entreprise.
Mais dans l’immobilier, les engagements personnels sont fréquents.
Cas des SCI : engagements personnels, responsabilité étendue
Dans une SCI, les associés sont indéfiniment responsables des dettes sociales à proportion de leur part dans la société.
📘 Exemple : deux frères associés à 50/50 dans une SCI de location meublée à Lyon ont vu leur résidence secondaire saisie après la liquidation.
Gérant de SAS ou SARL : protections et pièges
Pour les dirigeants de SAS ou de SARL, la responsabilité est limitée, mais les fautes de gestion ou les engagements personnels peuvent remettre cela en cause.
📘 Dans certains cas, une liquidation judiciaire simplifiée pour SAS ou pour EURL peut s’appliquer.
Existe-t-il des alternatives à la liquidation judiciaire ?
La liquidation judiciaire n’est pas une fatalité.
Redressement judiciaire : une issue encore possible ?
Si l’entreprise a des perspectives de rebond, le redressement judiciaire peut permettre de poursuivre l’activité.
Sauvegarde ou mandat ad hoc : des solutions confidentielles
Elles permettent de négocier avec les créanciers de manière amiable. C’est souvent une bonne stratégie pour
éviter une liquidation précipitée.
Vente anticipée du patrimoine avant l’ouverture de la procédure
Cela peut éviter la vente forcée par le tribunal et permettre un meilleur prix.
📘 Un promoteur à Nice a revendu un lot en VEFA avant d’engager la procédure.
Rebondir après une liquidation dans l’immobilier
Même après une procédure, il est possible de reconstruire une activité avec un modèle adapté.
📘 Par exemple, une liquidation judiciaire d’une entreprise individuelle n’empêche pas une relance en micro-entreprise ou en SCI.
Nouveaux modèles : digitalisation, repositionnement
Agences digitales, portails en ligne, structures plus légères comme les SCI à capital variable permettent un redémarrage.
Pourquoi l’accompagnement juridique est décisif
Un avocat spécialisé permet de :
Sécuriser les nouveaux statuts
Protéger le patrimoine personnel
Anticiper les effets de la liquidation
📘 Chez Legal Rescue, nos partenaires accompagnent les professionnels de l’immobilier avant, pendant et après la liquidation, pour leur offrir des solutions réalistes et rapides.

conclusion
Que vous soyez gérant d’agence, promoteur ou associé d’une SCI, la liquidation judiciaire dans l’immobilier représente un bouleversement majeur.
Comprendre les causes, anticiper les risques, connaître les recours et se préparer au rebond sont les clés pour éviter l’effondrement total.
Et surtout, vous n’êtes pas seul face à la liquidation judiciaire dans l’immobilier.